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Le gantier-parfumeur

samedi 12 février 2005, par Mireille

Les gants sont avec les souliers la seule partie du costume que l’on ait employée sans interruption depuis plus de mille ans.

L’importance du gant s’accrut des symboles qu’il représentait. Donner son gant à un chevalier, c’’était lui confier quelque mission délicate ou périlleuse qu’il ne refusait jamais. Plus tard, on se servit de cette partie du costume pour les cérémonies féodales de l’investiture ; on en vint même dans certaines contrées à stipuler parmi les redevances d’une terre, le payement d’une paire de gants de telle ou telle peau.

Quoiqu’il en fût, la mode des gants était une mode dans toute la forme du terme moderne. Au XIIIe siècle, les hommes et les femmes s’en parent les mains et les gens d’église eux-mêmes contribuent à en répandre le goût.

La fabrication des gants se faisait en fenêtres et en ouvroirs dès le XIIIe siècle, comme toutes les autres marchandises fabriquées à Paris. Les matières employées étaient le chevreau, le lièvre, le cerf ou la peau de "mouton, de vair, de gris, ou de veel". Elle n’était pas soumise à beaucoup de restrictions. On enjoignait seulemeent aux maîtres de fabriquer toutes leurs pièces de cuir neuf, à peine de 5 sols d’amende.

Le nombre d’apprentis n’était point limité ; il était simplement interdit de prendre à son service un valet échappé de l’ouvroir voisin pour cause d’indiscipline... Les maîtres, cependant n’avaient qu’un apprenti.L’apprentissage dure alors 4 ans. Pour être maître, il faut avoir été compagnon 3 ans et avoir fait son chef-d’oeuvre.

La vente n’était point non plus grevée de lourdes charges : les gantiers devaient simplement se soumettre aux décisons des deux maîtres jurés, nommés par le prévôt et chargés par lui de vérifier la qualité des marchandises exposées. Le XVIe siècle vit l’apogée de la mode des gants. Sous François I on les parfuma à outrance à la civette, à l’ambre gris, au romarin... et on en mit beaucoup. Sous Henri III on en mettait même pour dormir !

La mode de parfumer les gants fit que les gantiers et les parfumeurs se confondirent

Source : Le journal de la Vieille France n° 56