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Le Cordonnier

vendredi 27 août 2004, par Mireille

Cordoue fut au Moyen Age le centre de travail de cuir de luxe, appelé à son origine, Cordouan. Ceux qui le travaillait furent les Cordouaniers, qui devinrent bien vite les cordonniers. Les sueurs, (du latin suere signifiant coudre) étaient les ouvriers de la chaussures.

Le développement des cordonniers engloba rapidement les sueurs. La première qualité du cordonnier est de reconnaître la qualité du cuir, unique matière qu’il emploie. " St Crépin,St Crépinien, prie pour moi " a dit pendant des siècles le cordonnier à ses saints patrons, tant la vie était dure pour un gagne petit comme lui.

Son atelier est une modeste échoppe et son établi une simple planche posée sur ses genoux. Jusqu’au début du XIXe siècle, il faisait les chaussures. Cela exigeait de multiples opérations exécutées sur les 2 pièces principales : la tige et la semelle. La tige, formée de cuir se compose de parties sur des patrons variées cambrées sur les formes appropriées, cousues en elles par des piqûres et garnies de boutonnières. La semelle comprenant aussi le talon est faite de cuir fort, cambré et fixé au bord de la tige. Ces pièces terminées, le cordonnier passe au montage puis au finissage en ayant toujours ce sens de la précision nécessaire à la bonne fabrication. Le découpage du cuir se réalise à l’aide de tranchants et de couteaux complétés de pinces coupantes, ses marteaux sont galbés. Poinçons et vrilles lui servent à percer le cuir pour préparer la couture qui se fait avec des alènes. Celles-ci reçoivent un fil rendu plus résistant grâce à la poix dont il est enduit. L’astic, barre en bois ou en os ainsi que les limes et râpes lui permettent de finir son ouvrage.

Jusqu’à la guerre de 1914, le port de la chaussure était un événement voire une promotion sociale. Le sabot était la chaussure du pauvre donc de tous les paysans. Plus la chaussure était faite dans du gros cuir, plus elle avait de valeur en raison de sa solidité. La 1e paire de chaussures vernies et montantes était portée le jour du mariage. On la gardait toute une vie, pour les baptêmes et les enterrements. Le cordonnier la ressemelait, la ferrait pour la faire durer. La cirer relevait d’un cérémonial. Bien souvent, l’échoppe du cordonnier était un lieu de rencontre et d’échange de nouvelles de tout le village. Petit à petit, le cordonnier devient marchand de chaussures (faites industriellement) ; ou bien il devient ressemeleur et réparateur.

Le métier n’a jamais complètement disparu.


Sources : Gestes et œuvres des artisans par R.Humbert